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RESISTEZ AU DIABLE

1Pierre 5.6-9:  Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera.  Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. 
1Pierre 1.13  C‘est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus Christ apparaîtra. 

Jac 4:6, 7  Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente; c’est pourquoi l’Écriture dit: Dieu résiste aux l’orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous.

  1. D’abord le repos, pour combattre

En rapprochant les textes, nous remarquons la similitude entre se décharger de nos fardeaux et se soumettre à Dieu. Se décharger de nos fardeaux, tout le monde est d’accord. Se soumettre à Dieu, c’est autre chose… Et pourtant, dans les deux cas, c’est trouver le repos. Nous en avons besoin. L’avons-nous perdu ? Retrouvons-le bien vite ! Non pas le repos des paresseux. Mais le repos pour pouvoir veiller et combattre. Résistez au diable, dit Jacques. Résistez-lui, écrit Pierre. Il faut donc le faire.

Cela concerne-t-il seulement les pasteurs , comme quelques le croient peut-être ? Cela concerne tous les chrétiens, y compris les enfants. Un autre indice montre que cela nous concerne tous : c’est que Jésus s’est trouvé confronté au Diable. S’Il l’a été, nous le sommes aussi, en tant que disciples

Non seulement Jésus a été confronté au diable de temps à autres, au détour d’un chemin, mais cela fit partie de son ministère : il a paru afin de détruire les œuvres du Diable (1 Jn 3.8). Immédiatement après son baptême, Jésus fut conduit par l’Esprit au désert pour y être tenté par le diable (Lc 4.1-2). Nous nous souvenons des trois tentatives très bien imaginées par celui-ci pour faire chuter Jésus,nous nous souvenons aussi des trois réponses très fermes de Jésus. Alors le Diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable, dit Luc (4.13). En réalité, c’était l’introduction de Jésus dans son ministère.

Le Diable agirait-il autrement avec les disciples de Jésus ? Certes pas !

  1. Les terrains favorables

Les récits que nous venons d’évoquer nous donnent des indications assez concrètes sur ce qu’on pourrait appeler les terrains favorables à l’action du diable. Le diable repère nos failles comme le vent glacé repère les fissures dans une vieille maison.

Le diable tente Jésus quand celui-ci est affaibli et seul. Cela peut nous arriver aussi. Affaiblis, nous pouvons l’être pour plusieurs raisons.

Parfois, cela relève de notre responsabilité : trop d’agitation, trop de tracas, pas assez de sommeil, des excès divers… En fait, tous les excès nous affaiblissent : nourriture, boisson, argent, confort, vitesse, travail, ambition, confiance, rire, bruit, musique, etc.

C’est pourquoi Pierre écrit : Soyez sobres et veillez. Votre adversaire le Diable rôde !

Sobre signifie jamais dans le trop. Trop n’est jamais bien, même trop de bonnes choses.

J’aurais dû mentionner l’excès de confiance. Dans quel sens ? L’excès de confiance en soi, c’est de l’orgueil. Pierre écrit (toujours dans ce contexte) : Revêtez-vous d’humilité, humiliez-vous sous la puissante main de Dieu (5.6. Cf. 1 Tm 3.6). L’humilité… sous la main de Dieu, là est l’abri !

L’excès de confiance dans les autres, c’est de la naïveté. Ce n’est pas bon. Le Diable est un menteur : celui qui le croit est perdu. On se souvient d’Eve dans le jardin d’Eden. Même quand il dit la vérité, le diable ment ! Laissons la naïveté aux enfants (et encore…). Soyons simples, mais pas naïfs1.

Il arrive que nous soyons affaiblis sans que ce soit notre faute. C’était le cas pour Jésus dans le désert. Cela peut être le cas quand nous sommes malades ou après une épreuve. Vous savez que le même mot en grec désigne une épreuve ou une tentation. En réalité, toute tentation constitue une épreuve ; et toute épreuve est accompagnée d’une tentation. Le diable est sans vergogne, sans scrupules, sans états d’âme. Il est méchant.

Veillez ! dit Pierre. Là où vous savez que vous êtes plus fragile, plus vulnérable (cela s’apprend), mettez une double veille. C’est aussi pour cela que j’ai évoqué la solitude tout à l’heure. Il est bon de s’isoler parfois, pour prier notamment. Mais il y a des isolements qui sont dangereux, qui nous exposent. Ne jouons pas avec cela.

Un des mensonges du diable est par exemple de me faire croire qu’il n’y a que moi qui souffre comme cela… Vous voyez comment cela ressemble à une vérité ! Pierre écrit : Résistez au diable, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde (5.9). N’accueillons pas toute pensée qui s’invite dans notre tête ! Beaucoup sont des mensonges. Ne soyons pas passifs2.

Enfin, il y a des attitudes qui constituent des portes ouvertes aux agissements du Diable dans notre vie. La colère qui perdure. Paul le dit : Mettez-vous en colère, mais que le soleil ne se couche pas sur votre colère. Ne donnez pas accès au Diable (Ep 4.26, 27).

On peut mentionner aussi l’amertume, le ressentiment, la jalousie, la tristesse, le désir de mettre fin à ses jours. Ces sentiments sont plus ou moins inévitables, mais ils ne doivent pas s’installer. Garde ton cœur plus que toute autre chose (Pr 4.23 ; 23.26).

Je veux mentionner encore les ivresses, toutes les ivresses. Dans l’ivresse, notre cœur est sans contrôle ; c’est dangereux. Parmi les ivresses, il y a celle de la musique (quand c’est trop ou trop fort…), celle de la sexualité quand elle n’est pas vécue dans un cadre sain3.

Il y a aussi toutes les formes d’idolâtries, c’est-à-dire les attachements excessifs ou déplacés. Pensons-y. ‘ »J’adore » ! On entend cela toutes les cinq minutes, aujourd’hui.

Il y a évidemment toutes les pratiques qui nous assujettissent au monde des esprits : occultisme, spiritisme, divination, toutes les pratiques de guérison liées à un secret, etc4.

Faut-il avoir peur ? Non. Mais il ne faut pas y ouvrir notre porte. Quand les esprits impurs rencontrent Jésus, ce sont eux qui ont peur car Jésus ne leur laisse aucune prise.

Faut-il prier à ce sujet ? Bien sûr. Pour demander à Dieu de résister au diable ? , Non, car c’est à nous de le faire ! mais pour réclamer son soutien.

  1. C’est à nous,  pas à Dieu, de résister au Diable,

Quand Jésus a résisté au Diable sur la terre, c’était en tant qu’homme. Jésus n’a jamais demandé à Dieu de résister au Diable ou de chasser les esprits impurs. Il l’a fait lui-même, après avoir prié pour être accordé avec son Père. Si nous devons prier, c’est pour nous accorder avec Dieu, un peu comme on accorde deux instruments. Une fois que nous sommes accordés – et il faut le refaire en partie chaque jour – nous pouvons agir en son Nom. Mais quand nous agissons en son Nom – étant accordés avec lui – c’est nous qui agissons. Ne demandons pas à Dieu de faire ce qu’il nous demande de faire !

Il y a le risque à voir la prière comme une dispense de faire ce qu’il nous revient de faire. Ce n’est pas à Dieu de semer le blé ou d’éduquer les enfants ou même de prêcher l’Evangile. Seigneur, mon frère a faim ? Dieu dit : Donne-lui toi-même à manger.

– Seigneur, mon frère est en train de dévier ; dis-lui quelque chose ! Dieu dit : – Va le trouver toi-même et parle à son cœur (Mt 18.15).

La prière est indispensable pour agir à la manière de Dieu. La prière – pas seulement demander à Dieu de faire ceci ou cela – me permet de m’accorder avec Dieu, de me soumettre à lui, de trouver la bonne attitude, le bon moment… C’est ce que Jésus a fait. C’est ce que nous devons faire. Résistez au Diable et il fuira loin de vous !

La dernière recommandation que je voudrais faire est celle-ci : Agissons à cet égard le plus promptement possible. On pense à Jésus s’écriant : Arrière de moi, Satan ! (Mt 16.23). Il est plus facile de déterrer un poireau qu’un chêne. Un péché isolé ne nous lie pas forcément ; un péché habituel, oui. Pour des raisons physiques ou psychologiques sans doute, mais aussi pour des raisons spirituelles : la régularité crée une forme d’alliance. Au début, on se dit que ce n’est pas grave ; au bout d’un moment, on se retrouve captif. C’est comme si on contractait une dette. N’ayons pas de dette, sinon envers le Seigneur ! N’ayons aucun lien avec notre Ennemi. Alors, au moment de la confrontation, la peur changera de camp. Vraiment ! Nous serons devenus des adultes dans la foi. Soumettez-vous à Dieu. Résistez au Diable et il fuira loin de vous !

                                                                                                                                                                                      Ch. NICOLAS