Bourg-les-Valence 31 Octobre 2021
UN JESUS DIFFERENT ?
Tout comme Ève se laissa égarer par la ruse du serpent, je crains que votre intelligence ne se corrompe et ne vous entraîne loin de l’attachement fidèle et pur au Christ. En effet, vous supportez fort bien que quelqu’un vienne vous annoncer un Jésus différent de celui que nous vous avons annoncé ; vous êtes également prêts à accepter un esprit et un message différents de l’Esprit et de la Bonne Nouvelle que vous avez reçus de nous.
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Depuis quelques temps, j’essaie de suivre l’apôtre Paul en reconstituant sa vie à partir des témoignages que nous pouvons trouver dans le Nouveau Testament, et pour cela, il y a deux sources principales : le livre des Actes, rédigé par Luc, et les lettres de l’apôtre lui-même. En effet, dans ces lettres, Paul livre parfois quelques informations sur sa vie et sur ses expériences. Ce qui est toujours intéressant à relever et à observer.
Les lettres de Paul forment à elles seules une part importante des textes du Nouveau Testament. On peut d’ailleurs se demander ce que serait le Christianisme sans elles.
Certaines de ces épîtres sont assez courtes pour être présentées comme des lettres, certaines autres sont quasiment des livrets, voire des livres. Pensez à la densité de la lettre aux Romains !
Nous avons parfois une vision un peu déformée de ces écrits parce que depuis toujours, on les présente comme étant des lettres, et nous pensons courrier. Mais ce sont des courriers d’un genre spécial.
Une lettre, dans notre culture, c’est une page rapidement écrite pour donner quelques nouvelles, voire quelques conseils en fonction du temps et du vécu commun entre celui qui écrit et celui qui reçoit le courrier.
Chez l’apôtre, les lettres ne sont pas écrites en vitesse, sur le coin d’une table, avant la levée du courrier. Ce sont des écrits qui ont demandé beaucoup de réflexions, de sagesse, d’analyses et qui renferment le fruit de longues méditations.
La profondeur de ces lettres fait que, 20 siècles plus tard, nous pouvons encore nous en inspirer, non pas seulement pour connaître une histoire ancienne, mais pour vivre la nôtre, aujourd’hui, alors que le contexte a totalement changé.
Du coup, il est intéressant de rechercher pourquoi l’apôtre écrit telle lettre à tel destinataire, qu’est-ce qui a provoqué ce courrier et à quelle situation l’apôtre tente de répondre.
Le ton des lettres change d’ailleurs selon le moment où elles ont été écrites, dans quelle condition était l’apôtre lorsqu’il les a écrites, et qui sont les destinataires.
En cherchant à connaître tous ces éléments, on découvre pas mal de choses concernant l’état d’esprit de Paul, son caractère, ses forces et même ses limites.
Et surtout, on saisit un peu mieux le sens de ce qu’il a voulu dire à ses correspondants.
Ce matin, je vais m’arrêter sur une situation particulière qui a suscité de la part de l’apôtre la rédaction de plusieurs lettres (peut être 3 voire 4 courriers), mais dont nous n’avons conservé dans le NT que deux. Je veux parler des épitres aux Corinthiens.
L’apôtre réagit à des situations qu’il juge dangereuses et il y va de ses conseils, avec une véhémence, une sévérité et une audace qu’aucune église n’accepterait aujourd’hui.
Pourtant, ses lettres vont remettre les pendules à l’heure et ramener les Corinthiens à l’Évangile du Christ.
Que s’est-il donc passé pour que Paul décide de prendre la plume et choisisse le ton avec lequel il transmet son message ?
Entrons dans les coulisses de l’histoire de l’église de Corinthe, pour découvrir qu’il ne faut pas attendre longtemps pour que les problèmes, les tensions, les divisions, les accusations et les claquements de porte s’installent.
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L’église a été fondée par l’apôtre lors de son premier voyage à Corinthe vers le milieu des années 50 ; il est resté dans cette ville environ 18 mois. Sa prédication, comme toujours chez lui, était relativement simple et portait sur la personne de Jésus, sur sa mort et sur le sens de cette mort, faisant du Seigneur le Sauveur.
Rapidement, une petite communauté prit forme. Cette nouvelle égliseétait composée de gens simples, des gens du peuple mais ces gens étaient vifs, intelligents, avec beaucoup d’ouverture d’esprit.
Il convient ici de préciser que Corinthe était une ville de passage, un carrefour commercial et sans doute cosmopolite, donc très culturelle, comme toutes les grandes villes prospères. On y aimait les idées nouvelles, les discussions, les échanges sur tous les sujets. C’est donc dans un monde curieux de tout que l’Évangile est devenu à la mode. Et c’est le risque aussi : épouser une idée parce qu’elle est nouvelle, tendance !
Dans ce genre de ville très ouverte, prospère et animée, si on trouve un vaste champ culturel, on trouve aussi beaucoup de légèreté dans les moeurs et dans les comportements. Les offres de plaisirs multiples y sont importantes et la moralité plutôt élastique.
C’est le travers de toutes les villes importantes où la densité de la population permet d’y être anonyme et de se laisser aller à toute sorte de déviances. Les propositions de plaisirs y sont nombreuses
La ville de Corinthe, comme celle de Rome, avait une très mauvaise réputation, laquelle aurait pu empêcher l’apôtre de s’y présenter, de peur d’y rencontrer trop de mauvaises influences, ou de devoir être confronté à trop d’impuretés pour un chrétien qui cherche à rester sain et saint.
Or justement, c’est un choix délibéré, de la part de Paul, d’aller porter le message de l’Évangile là où les gens en sont très éloignés, et là où la vie est proche de la décadence.
La lumière devant briller dans les ténèbres, Paul n’a pas peur de s’engouffrer dans un combat qui aurait pu faire fuir des âmes bien pensantes. Il va annoncer l’Évangile dans un monde païen parce qu’il n’y a pas de lieu où cet Évangile ne puisse être prêché. Paul ne pense pas un seul instant qu’il va perdre son temps, ou que le combat est perdu d’avance.
Et ce qui est assez extraordinaire, c’est que le message de l’Évangile va bouleverser des centaines de personnes dans cette ville pourtant corrompue.
Voilà pour nous un encouragement à garder en mémoire : c’est au cœur d’un monde de pécheurs que le message sauve et sauve encore. Encore faut-il des évangélistes osant sortir de leur confort.
Le message de Paul toucha donc les Corinthiens assez rapidement et il est possible même de parler de succès dans cette évangélisation. L’église de Corinthe démarre sur les chapeaux de roues et très vite la communauté devient assez importante.
Quand on connaît la suite de l’histoire de cette église, on peut cependant penser à la parabole de Jésus parlant d’un fameux semeur sorti pour semer. La graine est tombée sur un terrain peu profond : la graine lève vite, mais dès qu’arrive le soleil ou le vent chaud, c’est la catastrophe. Tout est brûlé et disparaît !
C’est ce que l’on constate assez rapidement avec la suite de l’histoire qui peut être reconstituée grâce aux lettres de l’apôtre à cette église.
De fait, un an et demi après sa fondation, après que l’apôtre soit parti ailleurs pour poursuivre sa mission, la nouvelle église a reçu plusieurs visites importantes.
Dans le monde chrétien encore en formation, on a appris le beau succès de Paul et l’explosion du christianisme dans cette ville. Du coup, plusieurs évangélistes et responsables ont décidé de passer par Corinthe. Tant il est vrai que lorsqu’il y a un réveil quelque part, tout le monde s’y rend pour voir ce qui s’y passe, pour s’y montrer (et surfer sur le succès… des autres) et parfois même, on en revient en s’appropriant un peu ce succès ! C’est un phénomène que l’on voit encore aujourd’hui.
C’est ainsi qu’Apollos fait une visite à l’église de Corinthe, puis Pierre en personne et après Pierre, d’autres chrétiens, mais d’une espèce un peu particulière (nous en reparlerons).
Dans un premier temps, deux personnages dignes de foi !
Apollos, remarquable prédicateur, fort séduisant et très capable d’expliquer l’enracinement de l’Évangile dans l’Ancien Testament et dans le dessein de Dieu.
Puis, autre prédicateur remarquable de passage Pierre, qu’on connaît bien. On imagine le poids de sa prédication, de son expérience et, ce qui n’est sans doute pas rien aux yeux des premiers chrétiens de Corinthe, l’ami proche de Jésus, le témoin oculaire, l’auditeur privilégié du Christ. Voilà qui donne de la valeur à son discours, pour ne pas dire de la vénération à son égard.
Corinthe est vraiment une ville de passage et c’est bien pour cela que Paul l’avait choisie dans son itinéraire. Bien des gens traversent la ville. Et pour la jeune église, le passage d’Apollos et celui de Pierre pouvaient être des enrichissements précieux, sauf que …
Sauf qu’au lieu de s’attacher uniquement au message de l’Évangile, les Corinthiens se mettent à choisir celui qui leur en parle.
L’apôtre va mettre les pieds dans le plat : « Mes frères, des personnes de la famille de Chloé m’ont informé qu’il y a des rivalités entre vous. Voici ce que je veux dire : parmi vous, l’un déclare : « Moi, j’appartiens à Paul » ; l’autre : « Moi à Apollos » ; un autre encore : « Moi à Pierre » ; et un autre : « Et moi au Christ. » Pensez-vous qu’on puisse diviser le Christ ? » (1 Cor 1. 11- 13)
Il y a ici amorce de rupture dans l’unité. Sans aucun doute ni Apollos, ni Pierre ne cherchaient à créer des divisions ou à profiter de clivage pour se mettre en avant. Mais voilà que les chrétiens de Corinthe tombent dans la tentation des clans et des préférences.
Mais ce n’est que le début des failles qui viennent fragiliser l’église.
Déjà, dans le christianisme naissant, des tendances, des options, des écoles de pensées se font jour et chacun y va de son particularisme, transformant d’ailleurs, le plus souvent, une chose particulière en chose essentielle.
Arrivent ensuite à Corinthe des agents de division. Certains leaders, sans doute très spirituels, débarquent dans le sillage de Paul et distillent de nouvelles options à la foi chrétienne. Ce sont des croyants qui se présentent comme étant « le parti du Christ ». À priori, c’est un bon parti, sauf que ces chrétiens posent problèmes. Ce sont des chrétiens judaïsants.
Lorsque Paul parle de ces personnes, dans son épître aux Galates, il les présente comme étant des fauteurs de troubles.
Or, qui sont ces chrétiens judaïsants ? C’étaient des chrétiens qui n’avaient pas vraiment coupé le cordon ombilical avec les lois de l’Ancien Testament et avec les doctrines des pharisiens. Ils croyaient bien que le Christ était le Messie, le Fils de Dieu, mais faisaient aussi dépendre le salut de la conservation de certaines règles de la première alliance pour marquer un degré supérieur de spiritualité. Ces règles étaient inscrites dans la culture juive depuis si longtemps qu’elles devenaient des indices identitaires dont il était difficile de se débarrasser.
Après ce rappel de la situation sur place, et qu’il est possible d’établir en résumant les deux lettres aux Corinthiens, il faut tenter d’analyser l’importance du drame et de comprendre ce qui a failli faire exploser l’église.
Qu’est ce qui a été à l’origine de la crise ?
Quelque chose de presque anodin mais qui s’avère être mesquin. Tout a commencé simplement par les comparaisons que les Corinthiens ont faites entre les différents serviteurs de Dieu qui sont venus les visiter.
C’est donc ainsi que naissent les clivages, les clans et les divisions. L’un préférait Paul, l’autre Apollos, le troisième Pierre…
Première fissure : les hommes que l’on compare et avec eux, les messages au choix, comme les plats proposés sur une carte de restaurant.
Après les hommes que l’on oppose, ce sont les œuvres qu’on se met à discuter. Chacun apprécie à sa manière : celles de Paul, celles d’Apollos, celles de Pierre. Les discussions s’engagent, les divergences d’opinions se creusent. Et les préférences vont à ce qui plaît, selon sa sensibilité, son éducation, son éthique même. Et cela, parfois au détriment de la vérité.
Pour Paul, l’unité de l’Église ne peut se faire qu’en ayant une seule référence : Jésus, le Christ, le Messie unique de Dieu.
Tout est dit !
Il dénonce, dans la première lettre, les risque de la division avec les adeptes de tel ou tel leader.
Jusque-là, si la situation est troublée et même tendue, on peut encore espérer que les choses se remettront en place et que tout retrouvera l’ordre et l’unité.
Mais c’est à ce moment-là que l’église de Corinthe reçoit la visite de chrétiens « Judaïsants ».
Ces « judaïsants » avaient déjà créé bien des problèmes en Galatie, mais ce n’est rien par rapport à ce qu’ils font faire à Corinthe.
Ce courant est naturellement mené par un leader et Paul le connaît. Il en parle en filigrane au chapitre 2 et au chapitre 7 de la 2ème lettre. Il parle de ce meneur comme d’un offenseur, et Paul se dit offensé ; mais il dit aussi être capable de lui pardonner ses erreurs.
Ces judaïsants, fauteurs de troubles, sont faciles à reconnaître. Et si on « épluche » les deux lettres de Paul aux Corinthiens, et si on se souvient aussi de ce qui est dans l’épître aux Galates, on découvre plusieurs choses les concernant.
Il faut aussi signaler que ce sont ces gens, ces fauteurs de troubles, qui vont être au coeur des débats lors de ce que l’on appelle le « premier concile de Jérusalem », et dont on a un écho dans Actes 15. Les judaïsants seront alors disqualifiés.
Mais ce n’est pas encore le cas lorsque Paul échange avec les Corinthiens.
Je me permets ici un petit rappel :
Il faut redire que les chrétiens dits judaïsants, sont des juifs devenus chrétiens. C’est la toute première génération de convertis au Christ. On apprend qu’ils viennent « du dehors », expression qui dit que ces gens viennent autant du dehors de l’église que du dehors de la ville. Ils annoncent un autre évangile que Paul ; ils parlent d’un autre Esprit et ils prétendent posséder le seul vrai Christ.
Or, s’ils annonçaient le même message que Paul, ce dernier ne serait pas obligé d’écrire aux Corinthiens :
« Si l’on vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou vous proposer un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez, vous l’acceptez ! » (2 Cor. 11. 1-4).
À noter au passage deux points étonnants : le premier, c’est la conviction de l’apôtre sur le message qu’il livre : c’est lui et bien lui qui annonce le bon évangile. Ce qui pourrait paraître prétentieux est en fait la marque d’une fidélité imprescriptible au message du Christ, une soumission totale à ce message !
Le deuxième point est que toute autre annonce, même si elle ressemble à celle de l’Évangile, ne peut être considérée comme l’Évangile de Jésus-Christ.
C’est important de signaler ce fait lorsque nous sommes parfois trop facilement accueillant pour les théories, les théologies, les doctrines qui s’éloignent un peu de la Bible mais que nous tolérons comme acceptables et possibles…
Les prédicateurs judaïsants ne sont pas autre chose que, selon Paul, de faux apôtres (2 Cor. 11. 13). Avec un certain humour caustique, il précise : « J’estime que je n’ai été en rien inférieur à vos super-apôtres ! »
Ils sont fiers de leurs origines et ils en font l’étalage ! Qu’à cela ne tienne, Paul va se défendre en rappelant qui il est, et ce sur quoi jusqu’ici, il n’avait pas insisté : « Ils sont Hébreux ? moi aussi ! Ils sont Israélites ? Moi aussi ! Ils sont descendants d’Abraham ? Moi aussi ! Ils sont serviteurs de Jésus-Christ, eh bien je vais parler comme si j’avais complètement perdu la raison : je le suis plus qu’eux ! » (Ch 11).
Paul est attaqué, il réplique. Sur l’autorité qu’il a exercée, il n’est pas moins précis : « Eh bien, si quelqu’un est persuadé d’appartenir au Christ, qu’il réfléchisse à ceci : nous appartenons au Christ tout autant que lui. Car je n’ai pas à éprouver de honte même si je me suis un peu vanté de l’autorité que le Seigneur nous a donnée, autorité qui a pour but de faire progresser votre communauté et non de la détruire. »
Or les judaïsants, et les autres partis, ont réussi à troubler la grande majorité de la communauté. Encore un peu et toute l’église ira à la dérive.
Heureusement, une prise de conscience a traversé l’église de Corinthe, d’une part grâce aux courriers de Paul, d’autre part, les explications et les messages de Tite y sont pour beaucoup aussi. Ceci sans oublier que le Saint-Esprit n’est pas resté sur la touche.
De toute cette situation, quelles sont les leçons pour nous aujourd’hui ? Il y a plein de choses qui peuvent nous entraîner dans la réflexion, la méditation puis dans l’action.
Mais ce qui me semble clair et qui se dégage avec force, c’est que l’église (de Corinthe et d’ailleurs) et toutes les églises de tous les temps appartiennent à Jésus-Christ et à Jésus seul !
Cela semble sans doute évident, mais c’est aussi une évidence qui nous échappe trop facilement. Si cette évidence était réellement évidente et incontestable, soyez bien certains que toutes nos querelles de clochers, mais aussi nos divergences de vues qui entraînent des clivages et des clans, disparaîtraient aussitôt.
Ne dit-on pas trop facilement « mon église » ou « l’église du pasteur Untel » ?
Pourquoi l’église de Paul, ou de Pierre, ou d’Apollos, ou du « clan de Christ » si ce n’est pour prétendre être meilleurs que d’autres, et devenir propriétaires d’une vérité qui ne nous appartient pas ?
Concernant sa mission et son rôle d’apôtre, Paul insiste pour dire qu’il y a là une responsabilité énorme, et une autorité qu’il revendique avec force. Or, il y ajoute la dimension d’humilité nécessaire : l’apôtre se doit d’être humble. S’il est dépositaire d’un immense trésor, la Parole à transmettre, il n’est qu’un vase d’argile (2 Cor. 4). Cette image est parfois utilisée comme la situation de tout chrétien, et ce n’est pas faux, mais dans le contexte, Paul parle surtout des apôtres, et donc de sa propre situation qui englobe le missionnaire, le pasteur, le théologien, l’évangéliste….
Si Paul revendique avec force, et même une certaine véhémence, son ministère (et il ne faut pas oublier de quelle façon Dieu l’a cherché pour qu’il accomplisse ce travail), il ne cherche pas à s’en prévaloir pour autant.
Paul écrit, dès la 1ère aux Corinthiens (3. 21, 22) :
« Tout vous appartient, soit Paul, soit Apollos, soit Pierre, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l’avenir. Oui, tout vous appartient, mais vous, vous appartenez au Christ et le Christ appartient à Dieu ».
Sous-entendu : le Christ ne vous appartient pas : n’en faites pas votre propriété. C’est vous qui êtes la propriété du Christ.
Si nous entendons bien ce que dit Paul, et au travers de lui,Dieu lui-même, avec ce principe et cette vérité évidente incontestable, toutes les compétitions, toutes les rivalités, toutes les querelles et tous les clivages disparaîtront.
L’église locale et l’église universelle ne seront plus, comme trop souvent elles le sont, des forums où les voix sont discordantes et dissonantes parce qu’elles oublient d’être au diapason de Dieu.
Paul secoue avec vivacité les chrétiens de Corinthe en les ramenant à une seule vérité : Jésus. Et même le Jésus qu’il annonce.
C’est vers lui qu’il faut revenir, avec humilité, avec respect et avec soumission. Tout désir d’appartenir à un autre évangile est la manifestation d’une rébellion nouvelle contre Dieu, même si elle n’ose pas dire son nom !
Le message que je défends est-il celui qui me convient ou celui de l’Évangile ?
Voilà finalement la question que pose Paul aux Corinthiens et que je vous encourage à méditer.
Eric Denimal